Les mouvements involontaires.

En ligne : 28 juin 2010 par Delcey M.

2000

Les mouvements involontaires.

(Source : L’accompagnement des personnes handicapées motrices. Dr M. Delcey. Ed. APF 2000, p 50-51)

Un certain nombre de personnes touchées par les déficiences motrices sont atteintes de mouvements involontaires - tremblements et/ou mouvements incontrôlés (improprement appelés " anormaux "), qui sont parfois spectaculaires et souvent déroutants pour les personnes qui n’en comprennent pas l’origine. Les personnes atteintes d’infirmité motrice cérébrale (IMC) sont tout particulièrement concernées, mais cette perturbation de la motricité peut toucher d’autres handicaps (sclérose en plaques, maladie de Parkinson, etc.) dans le cadre de lésions cérébrales. Ce sont en effet certaines lésions du cerveau (structures appelées " noyaux gris ") ou du cervelet qui entraînent ces troubles de la motricité : il ne s’agit pas de paralysies mais d’atteintes du contrôle du mouvement : soit le mouvement voulu est perturbé par des mouvements parasites (ex. : tremblement), soit il est mal coordonné (dans sa force, sa direction…), soit encore ces mouvements involontaires se produisent au repos, alors qu’aucun mouvement n’est souhaité.

Ils sont parfois très gênants car ils s’ajoutent aux paralysies proprement dites, mais aussi parce qu’ils entraînent parfois un handicap social important, pouvant toucher non seulement les déplacements mais aussi le visage (grimace involontaire), l’écriture, la parole (l’élocution)…

Parmi les plus fréquents, on peut citer : Les tremblements : dans le cadre des handicaps moteurs, il s’agit surtout d’un tremblement cérébelleux (par atteinte du cervelet), déclenché lors du mouvement volontaire qu’il vient parasiter. Souvent important (" gros " tremblement), il entraîne une maladresse gestuelle parfois spectaculaire mais peut aussi toucher la voix (explosive, scandée) ou l’écriture. Ce tremblement entre en général dans le cadre d’un syndrome cérébelleux associant des troubles de l’équilibre et de la coordination des gestes, qui en renforcent la gêne notamment sociale (ainsi certaines personnes peuvent-elles avoir une démarche pseudo ébrieuse). Plus rarement (maladies de Parkinson ou affections proches), il s’agit d’un tremblement plus fin, de repos (et non lors du mouvement).

L’athétose se rencontre surtout dans l’infirmité motrice cérébrale, un peu plus rarement chez les enfants aujourd’hui. Elle consiste en des mouvements spontanés, lents, irréguliers, de faible amplitude et prédominant aux extrémités : mains (mouvement à type de reptation), visage (grimace involontaire)… Ils sont augmentés par l’émotion et les mouvements volontaires qu’ils perturbent. Ainsi, dans la vie quotidienne, des mesures simples permettent de les prévenir autant que possible : ne pas surprendre la personne en arrivant près d’elle sans avertir ; pour le repas, proposer à la personne de ne pas s’installer dos à la salle (les allées et venues et le bruit derrière elle pouvant déclencher l’athétose et faire sursauter la personne), etc.

La chorée beaucoup plus rare, se voit surtout dans des maladies particulières (chorée de Huntington). Il s’agit de mouvements brusques, brefs, spontanés, irréguliers et de grande amplitude, touchant plutôt la racine des membres (hanches, épaules).

Les contractures musculaires involontaires (spasticité) ne sont pas à proprement parler des mouvements involontaires, mais des perturbations des réflexes et du tonus des muscles (elles se rencontrent suite à des lésions du cerveau mais plus encore de la moelle épinière : para/tétraplégie , SEP ) Mais elles sont une cause fréquente de mouvements incontrôlés d’un segment de membre, qui peuvent prendre l’aspect d’un tremblement saccadé (exemple : le pied posé au sol ou sur le cale-pied du fauteuil tressaute), d’une hypertonie brusque très gênante (exemple : l’hyper extension de tout le corps qui peut faire se redresser la personne sur les cale-pieds de son fauteuil et entraîner une chute). Les contractures sont parfois utilisées par la personne pour se redresser, notamment pour un appui transitoire sur les pieds lors d’un passage d’un siège à un autre. Des contractures dont la fréquence ou l’intensité augmentent de façon inhabituelle doivent faire rechercher une " épine irritative " qui les déclenche : infection urinaire, " petit bobo " (souvent non ressenti du fait des troubles de la sensibilité), fièvre, déshydratation...


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Marcel Nuss

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