Vidéo : Le handicap et les cliniques de l’extrême : 30 ans d’avancées.

En ligne : 28 août 2015 par Korff-Sausse S.

Le handicap et les cliniques de l’extrême : 30 ans d’avancées.

Simone KORFF SAUSSE, psychologue, psychanalyste, membre de la SPP, maître de conférences à l’Université Paris – Diderot. Entretiens francophones de la psychologie, Nancy, 4-6 juin 2015.

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Site éditeur http://psychologues-psychologie.net.


Résumé :

Il y a un domaine qui a connu une évolution considérable depuis 30 ans, celui du handicap. Simone Korff-Sauss, psychologue et psychanalyste, se propose de retracer les enjeux et les étapes de cette évolution. Pendant longtemps, la possibilité d’une approche psycho-dynamique du handicap a été méconnue, mais au fil des années, un nombre grandissant de psychologues s’y intéressent. C’est vers la fin des années 70 que se sont mis en place des dispositifs de prise en charge des enfants handicapés et leur famille, en particulier avec les CAMSP. Les CAMSP ont été créés dans l’esprit de proposer une aide médico-psycho-sociale précoce et globale à des enfants et leurs parents confrontés à un handicap, quel qu’il soit, dans le dessein d’une part de soutenir des parents dans leur action éducative auprès d’un enfant qui les bouleverse profondément dans leur narcissisme et leur identité et, d’autre part de favoriser l’épanouissement des potentialités de l’enfant gravement limitées par le handicap. À partir d’une posture éthique qui consiste à penser que tout être humain, aussi démuni soit-il, à quelque chose à dire de sa position subjective (mais encore faut-il qu’il y ait quelqu’un pour l’entendre), l’auteur a contribué à développer une approche psycho-dynamique des personnes en situation de handicap. Il s’est alors constitué un nouveau champ d’intervention s’ouvrant aux psychologues. Cette évolution s’inscrit dans un contexte socio-historique : intérêt grandissant pour l’altérité, extension de la psychanalyse vers des fonctionnements psychiques non-névrotiques, engagement des psychologues sur de nouveaux terrains, et parallèlement la part grandissante que prend la question du handicap dans la législation et les politiques sociales, avec les budgétisations qui y correspondent. Il s’agit maintenant, à partir des recherches théorico-cliniques, de mettre en place des pratiques innovantes et de forger des outils méthodologiques et théoriques qui correspondent aux caractéristiques du handicap. Mais la notion même de handicap est un concept en crise, dont la définition est malaisée et les frontières changeantes. Aujourd’hui il inclut aussi bien le handicap physique que le handicap mental et le handicap psychique. C’est pourquoi il incombe aussi aux psychologues de dénoncer les confusions et les amalgames (que l’on retrouve dans les MDPH). La notion de handicap connaît actuellement une grande extension, réunissant des champs cliniques parfois hétérogènes. Il peut être intéressant de les rassembler dans ce qu’on appellera les cliniques de l’extrême : la maladie somatique, les soins palliatifs, les maladies génétiques, les atteintes neurologiques, la périnatalité, le vieillissement, la précarité sociale, les SDF, la grande criminalité etc. Ce qu’ont en commun ces cliniques, c’est la notion de l’extrême, car elles conduisent aux frontières de l’humain, du pensable, de ce qui est partageable. Les croisements entre ces champs vont dégager des méthodes et des concepts qui sont transposables de l’un à l’autre, dans un enrichissement réciproque et un renouvellement des points de vue. Les cliniques de l’extrême obligent à faire place aux approches non-conventionnelles, à repenser les concepts de manière innovante, dans leur dimension transdisciplinaire. Ces 30 années amènent aussi à une ouverture incontournable aux travaux internationaux, en particulier les disability studies, qui nous invitent à un rapport différent entre psychologues-spécialistes et personnes handicapées. Il ne s’agit plus que des spécialistes tiennent un discours sur les personnes handicapées, mais que celles-ci puissent avoir une part active dans leur devenir, avec la notion d’empowerment. Voilà, après 30 ans de défrichage de ce nouveau terrain, la mission qui se présente aux psychologues pour les années à venir.

Simone KORFF SAUSSE Psychologue, psychanalyste, membre de la SPP, maître de conférences à l’Université Paris – Diderot. Conférence ayant eu lieu le samedi 6 juin 2015, 9h00-10h00.


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Marcel Nuss

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